À QUOI RÊVENT LES AUTRES

A quoi rêvent les autres est un spectacle pluri-disciplinaire qui mêle la littérature, le théâtre, la danse, la vidéo, les arts-plastiques et la musique.
Ce projet est né de l’association de cinq artistes : Camilla Saraceni, metteur en scène, dramaturge et chorégraphe, Laurent Larivière, cinéaste, Olivia Rosenthal, écrivain, Laurent Petitgand, compositeur, Emmanuelle Daverton, plasticienne. Sept interprètes ont rapidement rejoint l’aventure : Louise Bourgoin, Jean-Quentin Châtelain, Sylvie Cavé, Gilles Nicolas, Willem Meul, Vittoria Scognamiglio, Eloïse Vereecken.

Une maquette-performance autour de la création sera présentée à la Scène nationale Le Grand R de la Roche-sur-Yon dans le cadre du W.A.R. – Weekend à réaction les 29 et 30 mars 2012. Elle sera le fruit d’une résidence d’écriture menée par l’ensemble de l’équipe artistique en mars au Grand R.
La majeure partie de l’équipe a déjà travaillé ensemble, lors de spectacles précédents ou de stages AFDAS autour du fantasme, de l’improvisation et des nouvelles technologies. Nous avons acquis un langage créatif commun que nous souhaitons aujourd’hui partager avec le public. Vous trouverez en pièce jointe des images et des musiques, témoins de ces expériences passées.
La résidence, et par là-même la maquette qui en résultera, nous permettra d’expérimenter un certain nombre d’intuitions, aussi bien artistiques que techniques. Véritable laboratoire, ce Work in Progress devra notamment nous amener à définir les options numériques et multimédia les mieux à même de traduire notre propos. Un an avant la création du spectacle, cette période de travail affinera la vision kaléidoscopique que nous avons aujourd’hui de ce projet.

« Le danger, c’est de l’intérieur qu’il va venir. Il n’y a pas plus dangereux que l’intérieur parce que l’intérieur est plus vierge encore que la forêt. Plus impénétrable. Plus obscur. Plus difficile à scruter. Plus proche. Ce sont les ravages de l’intérieur qu’il faut craindre ».

Olivia Rosenthal

A quoi rêvent les autres est le fruit d’un long processus de travail avec un groupe d’artistes qui m’est proche. J’explore, avec eux, deux axes très intimes : celui de leur vie privée et celui de leur imaginaire.
Puis, à partir d’une dramaturgie et des personnages que je propose, Olivia Rosenthal écrit les textes, précisant avec humour, à la folie, leurs obsessions. Elle suit leur parcours intérieur et transgresse les interdits qu’euxmêmes se sont forgés.

Les tableaux se suivent mais ne s’enchainent pas selon un principe de logique narrative. Le procédé de montage juxtapose, plus qu’il ne lie. Je me sers du montage pour isoler des moments sous l’effet d’une loupe grossissante. Il n’est donc pas fluide dans le sens d’une subordination à la narration classique. Il se fait par coïncidences. C’est un lien ténu au delà du réalisme et de la psychologie. C’est une intuition faîte de moments vrais, de fragments de temps qui structurent la pièce.

Un exil où hommes et femmes, extraits de l’ordinaire, déjouent rôles et rapports familiaux. Un jeu surtout, où, par convention, chacun se met en danger, s’habille de plus en plus de nudité.

La danse est convoquée comme un mode de captation des émotions. Le geste naît du quotidien et j’emprunte à la danse l’énergie du mouvement. Toujours à la frontière de la tendresse et de la violence. Dans cet entre-deux, cette zone où le mouvement n’est plus tout a fait une danse, mais non plus du théâtre.

Le réalisateur Laurent Larivière et la scénographe Emmanuelle Daverton tous deux sur scène, tels des démiurges impitoyables ciblent la faille et répondent aux fantasmes des personnages par des images, des accessoires et des décors qui se transforment à vue et animent ainsi le récit scénique.
La scénographe ne travaille plus dans les coulisses, elle crée à même la scène, l’espace dont peuvent jouer les acteurs et les danseurs.
Le cinéma a une part importante, il fait partie de mon imaginaire et de mes références et la présence d’un cinéaste sur scène renforce ce lien. Ce n’est pas un cameraman qui construit les images projetées en temps réel sur scène, mais un cinéaste, dont le regard, à force d’expériences communes, épouse et prolonge le mien.

Camilla Saraceni