COMMENT JE SUIS DEVENU UNE AGENCE ITINÉRANTE DU TOURISME CUBAIN

Texte Eduardo Manet
Conception, mise en scène et dramaturgie Camilla Saraceni
Musique Gerardo Jerez Le Cam

Création 2007 Théâtre de Agora scène Nationale d’Evry et de l’Éssonne

Une pure féerie. Elégant, truculent, fantasque, Eduardo Manet nous emmène voyager avec lui dans son passé cubain… Les années s’égrènent, des musiques d’une beauté déchirante s’élèvent et se tordent dans les airs, la nostalgie est légère et les événements, souvent lourds… Comment fait-on pour prendre définitivement congé de son pays natal adoré, de sa mère, de ses amis, de ses plus ardents espoirs politiques ? Autant de questions graves qu’aborde Manet dans ce texte étonnant, qu’il dit ou chante avec tant de naturel que nous avons l’impression d’être non pas au théâtre mais quasiment dans son cerveau…. La mise en scène de Camilla Saraceni est magistrale, subtile et déroutante : la grande glace tantôt reflète les personnages, tantôt les engloutit…tout comme le temps. Au bout de seulement un peu plus d’une heure, ils reviennent de loin, les spectateurs !

Par l’écrivain Nancy Huston

Un voyage en images évoquées, en mots géographiques, en résonances multiples, contradictoires. Cuba, le Cuba de Fidel du Ché, le Cuba des musiques, le Cuba des mers bleues et des cocotiers, le Cuba de Santiago qui est celui de Eduardo Manet. Cuba de légende, Cuba de vacances, la Baie des Cochons, les gros cigares, mais aussi le Cuba de la vie quotidienne dans l’art, c’est ce que nous narre Eduardo Manet. Café, café !

Sur le fil de l’émotion il raconte son pays, il raconte son exil, l’abandon de la langue maternelle pour celle d’adoption. C’est tendre, élégant comme l’auteur, aérien à l’image des pas de danse qu’il esquisse, sensuel par le regard amoureux qui l’illumine quand il évoque la femme. Café, café !

La femme que l’on voit derrière un miroir comme inaccessible, prise dans le voile du passé, ou qui éclate à l’avant-scène tout en sensualité lyrique et sophistiquée. Une femme qui est toutes les femmes, la mère, l’amante, la prostituée, toutes celles qui dansent dans la tête. Elle est là mais inatteignable. Café, café !

Et puis, la musique qui est le poumon d’un pays, d’une existence, à la fois éblouissement de l’instant et réminiscence d’un rythme de vie. Des inspirations de mots, des expirations de notes et des apnées ou plutôt des suspensions féminines. Ces trois mouvements si joliment incarnés par Luna Monti, Eduardo Manet et Gerado Jerez le Cam, avec Camilla Saraceni à la mise en scène, nous transportent à la frontière de la nostalgie, de l’exotisme et de la géographie. Et c’est spontanément qu’avant la chute du rideau, une envie nous pousse à nous joindre aux trois protagonistes et chanter avec eux Café, café, café, café, café.…

Philippe Sturbelle

Interprètes : Eduardo Manet, Gerardo Jerez le Cam (piano), Luna Monti (chant)
Création des musiques et sons enregistrées Steve Argüelles
Lumières Éric Wurtz
Création des costumes Consuelo Zoelly
Assistant Antonio Palermo
Régie Géneral
Nicolas Lemoine.
Chargé de Production Christine Tournecuillert.
Diffusion Bruno Mikol.

Production du Théâtre de Léthé à Paris – Compagnie Camilla Saraceni coproduit par l’Agora scène nationale d’Evry avec l’aide du Conseil Régional d’Ile de France, de l’ADAMI, de la SPEDIDAM et du Moulin D’Andé.

Tournée :
Théâtre de Agora scène Nationale d’Evry et de l’Éssonne.
Théâtre de Boulogne Billancourt