Le Figaro
Longtemps, elle a ignoré le tango. Et pourtant elle est de Buenos Aires, Camilla Saraceni. Mais, dans les années 70, à l’époque, elle l’avoue, elle avait la tête ailleurs. C’est la philosophie qui l’intéressait. Et elle l’enseignait. Et puis, elle s’intéressait aussi beaucoup à la mode, aux costumes et signait alors des vêtements de prêt-à-porter. En ces temps de dictature, le tango ne faisait pas partie des préoccupations des intellectuels ou des artistes argentins. Ils avaient d’autres soucis. En 1975, Camilla Saraceni débarque à Paris. Direction, les grands couturiers. Elle chorégraphie des défilés pour Christian Dior, travaille un peu pour Chanel.
Le théâtre la tarabuste. Et l’écriture aussi. Dix ans après son arrivée en France, elle crée sa compagnie dramatique, le Théâtre de Léthé à Paris. De l’aventure, Marie-France Capri, Michel Feller, Anne Nathan et la jeune Juliette Binoche. Camilla Saraceni signe ses premières mises en scène : Le Primerissimo d’Eduardo Manet, Du sang sur le cou du chat de Fassbinder, Hall de Nuit de Chantal Ackerman, Le Silence de Nathalie Sarraute au Lavoir moderne Parisien. Un lieu qui lui convient à merveille et où elle montera aussi Les Cahiers de Malte Laurids Bridge de Rilke.
On le voit, Camilla Saraceni à déjà un parcours intéressant dans le monde du théâtre. Mais le travail dont elle est le plus fière c’est Hélène d’Euripide. « Je peux dire que j’ai consacré trois ans à cette entreprise-là, et la rencontre avec Jean et Mayotte Bollack, qui traduisaient la pièce, a été pour moi d’une importance profonde. »
C’est alors qu’elle réfléchissait au sens de la tragédie, que le tango, insidieusement, s’est imposé à son esprit et celle qui ne fréquentait pas les tanguerias de Buenos Aires s’est prise de passion pour cette musique, cette danse, cette culture. Argentine, elle est comme tous les Argentins, par hasard. . Un père italien, une mère grecque et des ascendances qui mêlent une quinzaine de nations de la vieille Europe et même un peu de sang arabe par une de ses arrière-grands-mères. Armelle Héliot
Le Parisien
Et nous voilà embarqués pour Buenos Aires, avec un spectacle plein de trouvailles visuelles et à l’humour ravageur. Les comédiens sont aussi d’excellents danseurs, la chanteuse a la voix chaude et les costumes sont superbes. Bérengère Adda
Aden-Le Monde
Ce spectacle veut s’écarter des lieux communs et de la nostalgie trop généralement véhiculée par le tango, pour en retrouver la fraîcheur et la nervosité sensuelle et acérée. Hugues Le Tanneur
Figaro scope
“C’est palpitant, intelligent. Et, comble de l’élégance, ni le raffinement de la mise en scène ni la technicité éblouissante des interprètes ne détourne jamais de la lancinante question que nous nous posons tous, avec mélancolie ou avec humour : » A deux » ou » Pas à deux » ? (…) Camilla Saraceni qui a conçu et mis en scène ce spectacle fascinant, pose la question avec des » pas « , les pas du tango « .
Isabelle Garnier
Zurban-France Musique.
Un spectacle inventif, enlevé, follement vivant, à la fois hommage et démystification.
Corinne Denailles.
L’Express
Des comédiens et des danseurs mettent en scène les relations homme-femme. Un mariage réussi du tango et du théâtre. F. Av.